REPENSONS NOS POLITIQUES DE LOGEMENT

1er octobre

Par Dominique Salgado, directeur général du CAPVISH

QUÉBEC – Alors que la crise du logement se poursuit et s’aggrave, nous croyons qu’il serait grandement temps de revoir et repenser nos politiques en matière de logement. Et le logement social devrait aussi inclure le logement accessible et adapté.

Comme certains spécialistes le suggèrent, il faut une transformation radicale du secteur du logement, y compris des politiques et des processus du gouvernement, ainsi qu’une approche concertée pour augmenter l’offre de logements afin de répondre à la demande.

Les études le confirment, le logement est un système d’intégration clé dans la vie des personnes, le fonctionnement des lieux (quartiers, villages, villes) et il façonne la cohésion sociale, le progrès économique et la qualité de l’environnement. L’itinérance croissante, les pénuries croissantes dans le secteur locatif et les difficultés croissantes à accéder à la propriété nuisent maintenant à la moitié des citoyens

Une nouvelle approche de gouvernance du logement, à l’intérieur et dans tous les ordres de gouvernement, est nécessaire. Il faut repenser la signification des politiques de logement, la façon dont les stratégies sont élaborées et la façon dont les ressources nécessaires au changement sont fournies.

Le manque d’investissement des gouvernements a contribué à l’état des logements. La situation est devenue alarmante, voire même inquiétante. La vision du gouvernement Legault sur la question de l’habitation est drôlement questionnable. Avec une annonce comme la fin d’AccèsLogis, ce sont les gens avec les faibles revenus qui vont en subir les impacts, alors que la demande explose dans les offices municipaux d’habitation avec la hausse du coût de la vie et des loyers.

L’inaction du gouvernement est en train de mettre en péril un parc locatif extrêmement important et ça touche grandement nos membres et nos usagers. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une proportion de 23% des personnes handicapées se trouve en situation de faibles revenus et logent souvent dans des HLM.

Les locataires le disent, le parc immobilier de HLM au Québec continue de se détériorer. La situation ne fera qu’empirer, alors que les coûts de remise à niveau de ces bâtiments augmentent d’année en année.

La misère noire au Québec, ça existe. Un locataire sur quatre consacre plus de 30% de ses revenus au logement. Pour un sur dix, c’est plus de 50%. Des gens qui doivent couper ailleurs et qui n’ont pas de marge de manœuvre.

Ce qui peut paraître anodin pour certains est devenu une source d’angoisse pour d’autres, comme de penser à faire son épicerie ou de tenter de payer ses comptes.

Selon la SCHL (Société canadienne d’hypothèque et de logement), il faudra plus de 22 millions de logements au Canada d’ici 2030 dont 3,5 millions de nouvelles unités pour rétablir l’abordabilité. Au Québec, le besoin est de plus de 860 000 logis, une hausse de 240 000 par rapport à l’année dernière.

https://www.lesoleil.com/opinions/parole-au-lecteur/2023/10/01/repensons-nos-politiques-de-logement-WFQ43VPBJ5AHNOEMNDPVOGODYY/