Parents Plus… peut-être est-ce un nom familier pour certain? Souvenez-vous lors du 35e anniversaire du CAPVISH. Un jeune couple composé de deux personnes handicapées donnait une conférence sur les équipements que leur avaient fournis Parents Plus afin de s’occuper de leur bébé. Simon et Jessica étaient présents dans l’assistance. Après avoir attentivement écouté les discours des conférenciers, une idée s’est mise à germer : «voici ce qui pourrait nous faciliter la vie avec un enfant».
Comme tous les parents, avoir un bébé pour la première fois apporte inévitablement des craintes. Des questionnements, Simon en avait : «Comment est-ce que je vais pouvoir prendre le bébé en toute sécurité?», «Comment vais-je pouvoir trouver ma place dans mon rôle parental malgré mon handicap?». Il avait donc un réel besoin de mettre la main sur des équipements de bébé mieux adaptés à sa situation. C’est pourquoi l’idée de faire affaire avec Parents Plus l’a séduite. Cependant, à ce stade-ci, il ne savait pas encore dans quoi il s’embarquait…
Pas si simple de recevoir les services de Parents Plus
Ça y est, le petit Lorenzo est dans le ventre de sa maman. C’est le temps de faire bouger les choses avec Parents Plus. Simon se rend donc sur le site web de Parents Plus et prend toutes les informations utiles. C’est par la suite qu’il décide d’appeler pour prendre un rendez-vous. On lui dit que la première étape est de se faire évaluer par un ergothérapeute de sa région. Ce qu’il fait. Quelques mois plus tard, Simon reçoit une lettre lui disant que le rendez-vous aura lieu dans un délai de 12 mois. Ce qui est beaucoup trop long. Comme on le sait, une grossesse dure 9 mois. Il n’est donc pas normal que le délai d’attente soit de plus de 9 mois. Il y a certainement eu une erreur au niveau de l’évaluation. Simon se voit dans l’obligation de déposer une plainte au CIUSSS de la Capitale-Nationale. Le délai est réduit et trois semaines plus tard, il voit enfin un ergothérapeute du CSSS de la Vieille-Capitale qui s’est déplacé chez lui pour évaluer ses besoins.
Lors de cette rencontre, Simon apprend quelles tâches parentales il peut accomplir en toute sécurité. L’ergothérapeute du CIUSSS appelle la clinique Parents Plus à Montréal pour faire une demande de service officielle. La réponse est positive. Toutefois Simon reçoit une lettre, quelques semaines plus tard, lui disant que l’évaluation aura lieu en février 2017 alors que Lorenzo allait voir le jour au plus tard le 20 novembre 2016! Encore une fois, Simon doit faire une plainte pour faire bouger les choses. Le délai passe donc de 12 mois à quelques mois.
Nous voilà enfin chez Parent Plus
Finalement, le rendez-vous a lieu à peine 1 mois avant l’accouchement. Ce qui est vraiment à la dernière minute! Les équipements suggérés par l’ergothérapeute de la clinique étaient intéressants, mais Simon explique qu’il y a place à l’amélioration. Une solution serait de consulter davantage les personnes handicapées qui utilisent les appareils. C’est logique! Ainsi, les équipements disponibles seraient améliorés et donc mieux adaptés à la situation du couple. En effet, ce n’est pas facile pour les ergothérapeutes de la clinique, car ils passent, au final, que peu de temps avec la personne handicapée et n’ont qu’une vague idée de son fonctionnement dans la vie de tous les jours.
Il y a également eu un petit problème à la livraison des appareils. Ceux-ci arrivent de Montréal en camion. Impossible d’affirmer avec certitude si c’est la faute des camionneurs ou de la négligence des ergothérapeutes qui ont oublié de vérifier l’état des appareils avant de les envoyer, mais l’impact sur les équipements prêtés est catastrophique. Certains d’entre eux étaient brisés ou en mauvais état. En plus de prendre le temps de les assembler, une opération nettoyage était plus que nécessaire. Il est important de mentionner que les équipements sont prêtés pour une durée de 2 ans. Il y a des appareils pour un bébé naissant, alors que d’autres seront utiles lorsque Lorenzo sera plus vieux. Le problème est que tout est arrivé en même temps; ce qui a comme conséquence d’encombrer la chambre du bébé au grand complet. Bref, ce fut une logistique infernale et handicapante.
Somme toute, Simon croit que les services de Parents Plus sont essentiels : «l’idée de prêter du matériel adapté à un ou des parents avec un handicap est excellente. Cependant, la clinique aurait avantage à apporter quelques améliorations de la qualité des services et des produits afin de mieux répondre aux besoins des parents handicapés. Par son témoignage, Simon souhaite encourager les personnes handicapées, mais aussi mettre en garde les éventuels parents qui veulent bénéficier des services de Parents Plus. En effet, le processus nécessaire exige une bonne dose de patience et même… d’acharnement. Malgré tout, Simon sait que ce sont des démarches qui en valent la peine : «pensez à votre épanouissement et celle de votre enfant et vous trouverez le courage de vous battre pour vos droits. Ça vaut tellement la peine!»
Un moïse adapté. Pratique certes, mais des améliorations pourraient le rendre encore plus efficace.