De la grande visite au CAPVISH!

Peut-être avez-vous déjà croisé Gilles Kègle dans le quartier Saint-Roch? Gilles, connu également comme étant l’infirmier de la rue, est toujours présent auprès des gens qui en éprouvent le besoin. De par sa grande générosité, il accepte d’en dire plus sur son important travail dans cette entrevue exclusive accordée au CAPVISH.

L’infirmier de la rue

Gilles Kègle rencontre quotidiennement un très grand nombre de personnes. Il est toujours prêt, toujours disponible pour ceux qui ont besoin d’aide. Que ce soit pour des soins d’hygiène, des soins domestiques, des besoins en nourriture ou même en médicament, on peut toujours compter sur Gilles.

L’infirmier de la rue fait du maintien à domicile à Québec depuis 32 ans. Il travaille 7 jours sur 7, 16 heures par jour. En 32 ans, Gilles n’a jamais pris une seule journée de congé! Travailler autant sans prendre de vacances est un mystère pour plusieurs. Gilles raconte à la blague qu’un jour un psychiatre lui a fait part de son incompréhension par rapport à son ardeur au travail : « Gilles, je ne comprends pas que tu ne sois pas fou à l’heure actuelle».

Depuis 32 ans, c’est 2 000 000 de visites à domicile effectuées. Il s’agit du même nombre d’interventions faites dans la rue. Heureusement, Gilles n’est plus seul. Depuis une vingtaine d’années, il œuvre avec les Missionnaires de la Paix; une équipe de bénévoles dévouée pour la cause.

En plus des gens rencontrés dans la rue, plusieurs nouveaux patients sont référés à Gilles par l’entremise des hôpitaux, des CLSC et même du Ministère de la Santé et des Services sociaux. Ce sont les médecins, infirmiers et travailleurs sociaux faisant partie de ces établissements qui l’appellent directement. Ces bénéficiaires sont immédiatement pris en charge.

La maison Gilles Kègle : plus qu’un simple édifice

En vous promenant sur la rue du Pont dans le quartier Saint-Roch, peut-être avez-vous eu l’occasion de voir la Maison Gilles Kègle? Il s’agit d’une grande bâtisse de trois étages qui servait autrefois de magasin général. Gilles habite depuis une vingtaine d’année dans ce logement historique datant de 1845. Cette maison n’est pas seulement l’un des plus anciens bâtiments dans Saint-Roch, il s’agit avant tout d’un lieu de rassemblement.

La Maison est importante, car elle permet à Gilles et son équipe de se retrouver. Trois rencontres se déroulent à chaque avant-midi afin de faire le «dispatch» des bénévoles. En effet, Gilles prend le temps de s’informer de la situation de chacun des bénéficiaires afin de mieux coordonner le travail des Missionnaires de la Paix. Gilles est le premier à affirmer que c’est une étape «qui prend du temps». Par contre, il s’agit de rendez-vous incontournables!

La Maison Gilles Kègle permet également de pratiquer des soins. Cette dernière contient un grand garde-manger qui sert à entreposer une quantité astronomique de nourriture. C’est avec ces aliments que les repas destinés aux personnes pauvres sont concoctés. Une pièce de la maison est également consacrée à la lessive.

Une fondation nécessaire

Il va sans dire que les services représentent des coûts. Il est dispendieux de se procurer la nourriture à chaque jour. Les médicaments sont particulièrement dispendieux aussi. Heureusement, Gilles est là! Les sous amassés par la Fondation permettent de se procurer les médicaments qui sont disponibles en pharmacie. Une autre source de dépense est au niveau des funérailles. Plusieurs bénéficiaires sont seuls, sans famille. À leur décès, Gilles s’occupe d’eux. Leurs funérailles sont célébrées à l’église St-Roch.

Heureusement que la Fondation est mise sur pied pour couvrir ces frais. C’est une chance que Gilles et son équipe ne soient pas rémunérés pour leur travail. Tout est fait bénévolement. Gilles occupe également le poste de secrétaire sur le conseil d’administration de la Fondation. Cette fonction lui incombe d’ouvrir toutes les lettres reçues. Ce qu’il fait avec plaisir. D’ailleurs, il prend le temps de répondre à chacune des lettres qui lui sont adressées.

Le maintien à domicile est une passion pour Gilles. Pour travailler dans ce domaine, il ne faut pas juger ou encore avoir des préjugés. L’important est de prendre les gens comme ils sont… de faire preuve d’amour, de «beaucoup d’amour». Il est important d’avoir un grand cœur pour travailler à chaque jour dans le maintien à domicile. Ça tombe bien, Gilles en a un énorme.

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